Te fenua enata *

Te fenua enata *

Guadeloupe : histoire-géographie

L'histoire géo de la Guadeloupe


202. Les armoiries de la Guadeloupe

 

 

La Guadeloupe, en tant que telle, ne dispose pas de blason officiel, car l'archipel possède à la fois le statut de Région et de Département de la République française.

La Guadeloupe possède toutefois un blason qui n'a pas de valeur officielle et qui n'est donc pratiquement pas utilisé.

 

Ce blason apparaît sur les écussons en tissus ou les pièces de collection de 10 euros de la monnaie de Paris.

 

Celui-ci est composé d'un champ de sable noir (d'origine volcanique de la Basse-Terre, le volcan de la Soufrière) dans lequel apparaît un soleil d'or accompagné d'une branche de canne à sucre. Dans la partie supérieure, azur, on peut voir trois fleurs de lys d'or symbolisant l'appartenance à la souveraineté française.

 

En fait, le blason de la Guadeloupe est confondu parmi les 100 blasons des 100 départements de la République française.

 

Le logo de la Région de Guadeloupe

 

Quelques autres logos que l'on voit par ci et par là...

 

         

 


13/04/2013
0 Poster un commentaire

173. Combien de guadeloupéens ?

 

 

Le dernier recensement de la population guadeloupéenne vient d'être diffusé par l'INSEE. Il a été effectué en 2010. Donc, vos fidèles rédacteurs du blog "kontan vwè zot", Sophie et Richard, sont inclus dans cette comptabilité des habitants de l'archipel de la Guadeloupe.

 

Nous sommes 403 355 guadeloupéens (tout au moins résidents en Guadeloupe !) sur 1640 km², soit environ 246 habitants au km². Pour vous aider à imaginer le "monde" qui vit ici (et constaté par nos visiteurs), une rapide comparaison avec quelques départements métropolitains :

  • Aube (Troyes) : 303 298 hab. sur 6004 km² soit 51 hab. / km²
  • Moselle (Metz) : 1 045 066 hab. sur 6216 km² soit 168 hab. / km²
  • Tarn (Castres) : 375 379 hab. sur 5758 km² soit 65 hab. / km²...

 

 

La "capitale historique" de la Guadeloupe, BASSE-TERRE, affiche... 11 915 habitants, quand notre bonne petite "ville" (ou village ?) de VIEUX FORT compte 1 824 âmes... dont 2 à la White House !

 

Le "gros" de la population est concentré sur l'agglomération des 4 villes de POINTE A PITRE, BAIE MAHAULT, LES ABYMES et LE GOSIER, soit un total de 131 523 pour environ le tiers de l'ensemble des guadeloupéens. Ce qui représente, par ailleurs, le véritable centre ou poumon économique de l'île.

L'agglomération de la "capitale administrative", BASSE-TERRE, SAINT CLAUDE et BAILLIF compte "seulement" 27 596 habitants soit environ 7% de la population guadeloupéenne !!!

 

Il est loin le temps où la Guadeloupe ne comptait que 229 000 habitants. En l'espace de 60 ans, la population présente sur l'archipel a quasiment doublé. Quasiment, car avec ses 403 355 individus comptabilisés au 1er janvier 2010, la croissance démographique a tendance à s'essouffler. En gagnant 16789 habitants de plus qu'en 1999, l'augmentation annuelle moyenne de la population (+ 4% en 10 ans) est relativement faible et se montre dans tous les cas inférieure à celle observée en métropole.

 

La raison ? Ce ralentissement observé dans la croissance démographique s'explique par une baisse importante et régulière de la natalité depuis plus de 30 ans ainsi qu'à une émigration soutenue liée au travail ou aux études vers l'île de France. A titre indicatif, la Martinique compte... 394 173 habitants !!!


09/01/2013
1 Poster un commentaire

140. Toussaint

 

La Toussaint, fête religieuse catholique, est une fête très importante pour les guadeloupéens. En effet, les familles des défunts se déplacent en très grand nombre pour venir honorer leurs ancêtres qui résident dans leur "dernière maison". En ce 1er novembre, la tradition guadeloupéenne demande que les gens viennent à la tombée du jour, vers 17h00, pour illuminer les sépultures de mille bougies afin que ce lieu (le cimetière) devienne un lieu de rencontre où l'on échange... mais pas dans la tristesse, on peut même y plaisanter et rigoler. Un pur moment de convivialité.

 

Sophie a été invitée par notre voisin Jean-Pierre pour qu'elle puisse se rendre compte de l'évènement au cimetière de VIEUX FORT.

 

 

 

 

Les "dernières maisons" sont ouvertes et illuminées

 

 

 

 

Avant, les tombes étaient bordées de lambis (gros coquillages)

dans lequels on y disposait les bougies

 

Nous profitons de cette occasion afin de vous faire découvrir un cimetière très traditionnaliste, celui de MORNE A L'EAU réputé pour être l'un des plus beaux de la Caraïbe.

 

Certains l'ont peut-être "déjà" découvert au cours du journal télévisé de 13h00 sur TF1, aujourd'hui.

 

 

 

 

Et c'est là que l'on comprend le terme de... "dernière maison" !!!


02/11/2012
1 Poster un commentaire

82. Gwadloup !!!

 

 

On vous parle beaucoup de la Guadeloupe et de ses sites merveilleux que l'on découvre et que l'on vous fait découvrir... mais nous vous proposons de nous attarder un peu sur la... Guadeloupe elle-même.

- Vous allez suivre un petit cours de géographie qui ne fera pas de mal !!!

 

 

L'archipel de la Guadeloupe se situe à environ 7000 km de la métropole. Ce département habité de 410000 habitants, d'une superficie de 1640 km² (environ 25 à 30% de la superficie moyenne d'un département métropolitain), est constitué de 2 îles principales - la Basse-Terre (848 km²) et la Grande-Terre (588 km²) - et de 4 dépendances - Marie-Galante (158 km²), la Désirade (24 km²), les Saintes (19 km²) et Petite-Terre (2 km²).

 

 

Quelques repères de distances :

  • VIEUX FORT - BASSE-TERRE : 8 km
  • BASSE-TERRE - POINTE A PITRE : 65 km
  • BASSE-TERRE - SAINT FRANCOIS : 100 km
  • BASSE-TERRE - ANSE BERTRAND : 110 km
  • BASSE-TERRE - DESHAIES : 55 km

Certes, ces distances peuvent paraître relativement courtes. Mais, ici, on parle en "temps" plutôt qu'en "km". Pour se déplacer, on compte environ 1 minute (voire 1'15) pour faire 1 km. Le réseau routier est de qualité "moyenne", pas d'autoroute, les routes serpentent par "mornes" (monts) et par "ravines" (vaux) et, comme on dit ici, il y a beaucoup de "toboggans" (ça monte et descend continuellement) en raison des reliefs (surtout en Basse-Terre). De plus, le trafic est extrèmement dense. A titre indicatif, les comptages routiers de la "2 x 3 voies", la traversée de Pointe à Pitre, donnent des pointes de trafic largement supérieures à celles du périphérique parisien (avec la chaleur en plus dans... les bouchons !) !!!

 

 

Nous avons essayé de vous donner une petite idée des "proportions" de la Guadeloupe en la superposant sur une une carte de la région Est parisienne - Champagne - Lorraine - Bourgogne.

 

Le décalage horaire :

 

Elément important, en terme de communication, que certains d'entre vous ont encore du mal à intégrer avant de... nous téléphoner et, bien sûr, ... nous réveiller très tôt le matin !!!

Nous avons 6 heures de décalage en "été" (entre mars et octobre) et 5 heures en "hiver" (entre octobre et mars). Le décalage horaire est toujours dans le même sens. Vous, en métropole, avancez par rapport à nous en Guadeloupe. Quand il est 12h00 à Paris, chez nous il est 6h00 (en été) ou 7h00 (en hiver) !

Pour faire simple, bannissez tout appel avant 15h00 (heure de métropole !)

 

Le climat :

 

Il y a deux saisons principales, de décembre à avril, la saison dite sèche appelée "carême", est la saison la plus agréable. C'est la HAUTE SAISON touristique. Le thermomètre avoisine les 28° et l'eau est à 24/25°. Le temps est au beau fixe malgré quelques averses orageuses. De juillet à octobre, c'est la BASSE SAISON touristique, également appelée l' "hivernage". L'air (à 30/32° pour de l'eau à 28/30°) est lourd et humide (parfois jusqu'à 85% de taux d'humidité dans l'air !), voire étouffant, lorsque les alisés - le "Roi des Antilles" -, heureusement fréquents, ne rafraîchissent pas l'atmosphère et les après-midi sont pluvieux !

 

Mai, juin et septembre son des mois très agréables, pas trop chauds et surtout... peu fréquentés par les touristes. De plus, mai et juin sont vraiment propices pour découvrir la Guadeloupe en fleurs, un spectacle magnifique !

 

 

Flamboyant sur la route de Deshaies...

 

   

 

 

  

 

Août à octobre sont les mois préférés des cyclones et autres intempéries ou dépressions tropicales, mais leurs dates ne sont malheureusement pas fournis par le comité d'accueil. Aujourd'hui, le cyclone est repéré très tôt, au moment de sa formation au large des îles du Cap Vert, 4000 km plus à l'Est, et sa progression est surveillée de près par les services de la Météo. A priori... pas de surprise à redouter !

 

Et... les pluies sont abondantes surtout sur la Basse-Terre à cause de son relief accentué. Il peut tomber, à certains endroits, jusqu'à 8 mètres d'eau en un an et même 12 mètres sur les hauteurs de la Soufrière.

 

 

Jour de pluie à la White House.

 

L'environnement géographique :

 

 

Posée sur l'arc des Petites Antilles (ci-dessus), la Guadeloupe est l'île la plus étendue, la plus belle aussi peut-être, à la fois battue par l'Océan Atlantique et bercée par la Mer des Caraïbes. Mais la Guadeloupe, c'est en réalité sept îles, à commencer par Karukéra, comme on la nomme en créole. L'île principale ou continentale, qui a la forme d'un curieux et gigantesque papillon végétal. Les alisés l'auraient portée là, sous les tropiques, et cette indolente s'y sera plu - ne pouvant d'ailleurs plus bouger ses ailes chargées de gommiers, de fougères, d'acomats-boucan et de palmistes-montagne !

 

" Guadeloupe si douce, abandonnée : longues plages blanches de Sainte Anne, plages noires de Trois Rivières, anses bordées de mangrove et de cocotiers. Une île tropicale grouillante et sonore de vie "

 

Le charme des îles consiste à marier à tout instant l'inconciliable : sucre et rhum, grimaces et sourires. Les alisés et les cyclones. Les volcans et la végétation paradisiaque. Les souvenirs d'époques fastueuses et le péché originel de l'esclavage. L'indolence, les klaxons de bienvenue, la tchatche charmeuse et l'orgueil sourcilleux, les bouffées imprévisibles de violence. Les rivalités mortelles entre communautés et le clan ressoudé en un instant face à... l'incompréhension des "métros" (métropolitains).

 

Le mode vie guadeloupéen :

 

Une façon de ne pas se presser, une espèce de détachement. Mais pourquoi voulez-vous vous presser, être préoccupés ? La nature, le climat vous prennent et les vieilles notions européennes sont oubliées. Le temps coule différemment.

 

Les guadeloupéens, pour peu qu'on ne les regarde pas d'un oeil méfiant et irrespectueux - ce qui est trop souvent le cas -, se montrent les gens les plus naturellement doux. Ils vous indiqueront, vous accompagneront. Chemin faisant, on découvrira un peuple aimable, digne et doué pour le bonheur et on se dit qu'il a des raisons de l'être.

 

Et puis, vous changez de pays, de latitude, de climat : cela pousse à l'indolence et à la sieste. Certes, il arrive (fréquemment) qu'on attende au restaurant, mais cela prouve qu'on ne vous sert pas de "surgelé - micro ondé". Il faut du temps pour faire cuire le poisson frais péché !!! Alors relax, allez siroter un ti punch à l'ombre des cocotiers, tout en écoutant le clapotis des vagues et le murmure des alisés, chassez votre stress...

 

Petit cours de géographie :

  • La Basse-Terre

 

La Basse-Terre est l'île de la Guadeloupe la plus récemment formée. L'aîle gauche du papillon est montagneuse, elle possède un relief accidenté dominé par le volcan de la Soufrière (1467m), d'où s'échappe sans discontinuer un panache de vapeur. C'est la zone la plus sauvage de la Guadeloupe, sillonnée de petites vallées, ou ravines, aux versants abrupts, creusés par des rivières au débit imprévisible. L'ensemble est enveloppé dans une somptueuse couverture forestière, continuellement verte, abondamment abreuvée par de fréquentes pluies tropicales. Sa végétation dense et ses fonds sous-marins protégés en font un haut lieu de l'écotourisme.

 

 

La Soufrière

 

 

Le Parc des Mamelles (Route de la Traversée)

 

 

Le site des Chutes du Carbet

 

 

Le Petit Parc à Matouba (au pied du volcan)

  • La Grande-Terre

 

La Grande-Terre est essentiellement constituée d'une table de calcaire corallien reposant sur un socle volcanique. Elle présente un paysage de plaines sèches dominées par des collines, les mornes. C'est la partie de la Guadeloupe où l'agriculture s'est le plus développée, notamment avec la culture de la canne à sucre, rendue possible par son indispensable corollaire l'esclavage. La forêt a reculé au fur et à mesure que la population s'est installée. Aux grandes plages de sable corallien s'opposent les hautes falaises de la Pointe des Chateaux, à l'Est, et de la Pointe de la Grande Vigie, au Nord, d'où s'offrent de magnifiques panoramas. L'attrait des plages a longtemps fait de la Grande-Terre la partie la plus touristique de l'île.

 

 

La Pointe de la Grande Vigie

 

 

La Pointe des Chateaux

 

 

La Plage du Bois Jolant (Sainte Anne)

 

 

La Plage du Souffleur (Port-Louis)

 

  • Marie-Galante

 

Marie-Galante (l'île au rhum !) a la forme d'une galette ronde. La plus grande dépendance de la Guadeloupe rappelle à bien des égards la Grande-Terre, tant par son relief qui culmine à 200m, que par son économie longtemps vouée à la monoculture de la canne à sucre. L'île aux cents moulins est renommée pour son rhum et possède de belles plages de sable blanc sur ses côtes Sud et Ouest, ainsi que de très beaux récifs corallien à l'Est.

 

 

La Plage de la Feuillère (Capesterre) et la barrière de corail

 

 

Le Moulin de Bézard (distillerie de Bellevue)

 

 

Superbe vue sur l'île voisine... le Commonwealth of Dominica

 

  • la Désirade

 

 

La Désirade (royaume des vents !) est  un étroit plateau calcaire juché sur un socle volcanique. Les faibles précipitations ne permettent pas la culture, aussi l'esclage s'y est-il peu développé. L'activité économique tourne essentiellement autour de la pêche, la petite agriculture et l'élevage.

 

 

La Plage du Souffleur

 

 

Les côtes escarpées de la façade Atlantique

 

 

La "montagne" !!!

 

  • L'île de Petite-Terre

 

 

L'île de Petite-terre est une réserve naturelle où l'accès est réglementé et les visteurs contingentés !!! sa superficie est inférieure à 1km²... Plus de 10 000 iguanes y vivent en compagnie d'une foultitude d'oiseaux. Ces anses regorgent d'espèces de poissons tropicaux protégés.

 

 

L'arrivée... au paradis guadeloupéen !!!

 

 

l'anse appelée... l'aquarium

 

  • Les Saintes

 

 

Les Saintes (terres de pêcheurs) est la plus petite entité des îles (habitées) de la Guadeloupe. L'archipel est composé de deux îles principales "Terre de Bas" et "Terre de Haut" qui culmine à 309m et d'une série de petits îlots inhabités. Sur Terre de Haut, les reliefs pentus et la pauvreté des sols se révèlent inadaptés à la culture. L'économie locale se concentre sur la pêche. En revanche Terre de Bas possède une petite vallée propice aux cultures. De fait, cette île est habitée par des descendants d'esclaves tandis que la population de Terre de Haut est, pour l'essentiel, constituée de descendants de marins bretons et normands.

 

 

La Plage de Pompierre

 

 

Le Pain de Sucre

 

 

et... au retour sur le continent... coup d'oeil arrière sur...

une des plus belles baies du monde !

 

 

 


09/06/2012
3 Poster un commentaire

81. Si le gwoka m'était conté

 

* On écrit "gwoka" ou "gwo ka"

 

 

Les chants, les danses et le langage des tambours du gwoka, ont pris racine dans l'esclavage. Héritage d'une mémoire, le gwoka est le plus africain des genres musicaux des petites Antilles.

 

Longtemps interdit ou menacé, le gwoka a dépassé aujourd'hui ses origines rurales. Il a retrouvé ses lettres de noblesse avec l'avènement du mouvement culturel guadeloupéen dans les années 70, grâce notamment à des figures devenues légendaires comme Ti Papa, Lin Camphrin, Guy Konket, Napoléon Magloire et d'autres encore. Depuis, le gwoka est véritablement devenu la quintessence de la danse et du rythme de l'île.

 

 

L'origine du mot ka ou gwoka demeure très ambiguë. Il serait la forme francisée de goka, nom troqué du tambour N'goka que l'on retrouve dans le haut Dahomey et en Angola, mais viendrait plus probablement de "quart de tonneau", ces barriques en bois qui servaient dans le temps au transport de la viande ("les quarts de salaison") et qui étaient quatre fois plus petits qu'un tonneau transportant des salaisons.

 

Autrefois moyen de communication propre à la campagne, le gwoka fut par la suite étendu à la ville. Il se prête aujourd'hui au type de soirées où il se produit ; on les appelle "les lewoz". Au gwoka traditionnel (tambours, chants et danses) influencé par la musique caribéenne en général, se greffent parfois flûtes, saxophones, cuivres, claviers, donnant naissance à de nouvelles recherches harmoniques. Mais la meilleure façon de s'initier à l'art du ka est encore de se plonger l'espace d'une soirée dans l'ambiance d'une "swaré Lewoz".

 

 

 

Au programme, musique et danse. Le public, résidents et touristes, fait face au groupe. Lewoz indestwas (nom donné au lewoz joué en Grande-Terre) ou Lewoz Jabrun (nom donné au lewoz joué en Basse-Terre), on assiste à une véritable démonstration. Les tambours ka ne tardent pas à résonner, scandant les 7 rythmes* du gwoka, accompagnés du tibwa*, des cha-cha*, du siyak*...

 

 

 

Le scénario repose sur un subtil dialogue entre la danseuse et le tambouyé (tambourineur). La clé de voûte, c'est le "maké", juché à califourchon sur son tambour, entouré du "boula" marquant le rythme de base, le tambour que "Carnot", célèbre tambouyé guadeloupéen, appelait "le mâle". Fabriqué avec la peau de cabri mâle, il émet un son plus grave que le "maké" utilisant une peau de cabri femelle. "Maké" et "Boula" désignent autant l'instrument lui-même que celui qui en joue. Le chanteur, quant à lui, improvise les paroles autour d'une base connue de tous les initiés.

 

Aidés par le ti punch ou le planteur servis avec quelques accras, les esprits (et les corps) s'échauffent et le rythme s'accélère. Entrez dans la ronde !

Chacun est appelé à taper sur les ka, avec plus ou moins de bonheur. Ce n'est pas si facile que ça ! Et puis, comment résister quand la jolie danseuse vous invite à tenter un talon-pointe, gauche vers la droite, pointe du pied droit à gauche, pointe du pied gauche à droite, et en cadence s'il vous plait. Mimant l'esquive, la chasse, la lutte ou encore la coupe de la canne, le rythme est alors frénétique, retenu ou cabré. On recommence pour ceux qui n'ont pas compris...

Finalement peu importe. l'essentiel est de se sentir porté par une danse et un son qui, quand ils sont vécus, n'apportent que joie et communion.

 

 

* Les 7 rythmes du ka :

  • le Lewoz est un rythme guerrier qui rythmait les attaques de plantations, mais aussi une danse incantatrice,
  • le Kaladja symbolise pour les uns la lutte en amour et, pour d'autres, le deuil,
  • le Kagenbel est une danse de la coupe de la canne,
  • le Toumblak, comme le Kaladja, reprend le thème de l'amour, la danse de la fertilité, de la terre. Une sorte de "danse du ventre".
  • le Graj accompagne les travaux des femmes entre grajé manioc, jardinage et cueillette,
  • le Roulé est la "valse créole" pour charmer et singer le Blanc, maître de la plantation,
  • le Mindé serait le dernier rythme arrivé au pays avec les Congos (entre 1857 et 1862, 10 000 Congolais sont engagés sous contrat après l'abollition de l'esclavage). Il symbolise le carnaval, la fête collective.

* le tibwa : deux baguettes de bois avec lesquelles on frappe sur un morceau de bambou ou sur un tambour couché.

* le sillac ( ou siyak) : bambou strié frotté avec une baguette.

* le cha-cha : maracas fabriqué à partir d'une calebasse vidée et remplie de graines.

 

 


03/06/2012
1 Poster un commentaire